Journée mondiale du chimpanzé:
La population de chimpanzés du Parc National des Virunga

De tous les grands singes, les chimpanzés sont de loin les plus répandus. On les trouve dans les forêts et les prairies de plus de 20 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale.

Le succès de l’espèce est dû en grande partie à sa capacité d’adaptation. Des études ont démontré l’ingéniosité avec laquelle les chimpanzés modifient leur comportement pour faire face aux problèmes liés à la disponibilité de nourriture et à l’environnement, maximisant ainsi leurs chances de survie.

Malgré leur intelligence et leur capacité à résoudre des problèmes, les populations de chimpanzés sont en déclin et l’espèce est classée comme menacée par l’UICN. Outre le changement climatique, les principales menaces qui pèsent sur leur survie – la perte d’habitat, le braconnage pour la viande de brousse, les conflits entre l’homme et l’animal et les maladies – sont toutes des conséquences directes de l’activité humaine et de la proximité des chimpanzés. Les zones protégées où les chimpanzés peuvent prospérer sont donc plus importantes que jamais.

Le Parc National des Virunga est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO qui s’étend sur 3,000 metres carrés, et des populations de chimpanzés sont présentes dans les trois secteurs du Parc. Dans le secteur nord, des chimpanzés ont été observés dans la haute et la basse vallée de la Semliki, une zone isolée qui fait partie du rift Albertin et qui contient de nombreux micro-habitats distincts ainsi que des variétés de faune et de flore. Bien que les estimations sur le nombre d’individus ne soient pas claires, on pense que la population du nord est stable en raison des faibles pressions démographiques dans la région, la majorité de la population humaine du Parc résidant dans les zones plus méridionales.

Récemment, une importante population de chimpanzés a été observée dans les forêts-galeries (un type de forêt qui longe les rivières et les zones humides) de la vallée de l’Ishasha – un écosystème transfrontalier de savane ouverte prédominante qui voit des migrations d’animaux via un corridor écologique entre la RDC et l’Ouganda. Bien que l’on ait longtemps supposé que les chimpanzés habitaient cette région du secteur central du Parc, le déploiement récent de pièges photographiques a permis de confirmer leur présence. Cette confirmation permet au Parc de planifier stratégiquement la conservation future des chimpanzés dans la région.

Dans le secteur sud, les chimpanzés résident dans la petite enclave forestière autour de Rumangabo, ainsi que dans les forêts de Tongo à l’ouest, où la population était autrefois habituée. En raison de l’occupation prolongée de la zone de Tongo par des rebelles, il est désormais trop dangereux pour les Rangers d’assurer la surveillance régulière qui était autrefois la norme, ce qui signifie que la population totale actuelle est inconnue. Rumangabo, en revanche, abriterait une quarantaine d’individus, tous habitués et bénéficiant d’un suivi quotidien par le personnel du Parc.

En plus des zones existantes où vivent les communautés de chimpanzés, une forêt communautaire est en train d’être créée près de Rumangabo dans le cadre de la campagne de reboisement de CLIMA Virunga. Une fois que les arbres plantés seront arrivés à maturité et commenceront à porter des fruits, on espère qu’ils offriront plus d’espace et de sources de nourriture aux chimpanzés et à d’autres espèces de primates. En plus de fournir un habitat à des créatures telles que les chimpanzés, les colobes et les singes bleus, le projet CLIMA Virunga contribue à atténuer le changement climatique grâce à la séquestration du carbone.

Les chimpanzés de Virunga représentent peut-être une proportion relativement faible de la population totale de l’Afrique, mais leur conservation et leur sauvegarde par les écogardes du Parc offre une lueur d’espoir pour notre plus proche cousin. Avec une plus grande protection ailleurs en Afrique, les chances de survie de l’espèce pourraient s’améliorer considérablement, ce qui permettrait un jour de la retirer de la liste des espèces menacées de l’UICN.

En savoir plus