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Les ressources naturelles du Parc National des Virunga ont une immense valeur économique. Mal gérées, elles peuvent entraîner des cycles de violence extrêmes. Cultiver la paix et la stabilité dans la région est primordial pour que le Parc profite de la récolte de ses propres fruits et ce faisant, participe à la création de nouveaux emplois et opportunités pour la population avoisinante.
Le Parc est situé dans une région pouvant être décrite comme une zone de conflit de faible intensité. Des gardes s’y déploient sur tout son territoire, à l’exception de ses extrémités nord, actuellement aux mains des milices ADF-NALU et dans la région de Masisi à l’extrême sud, un territoire à moindre valeur écologique.
On estime le nombre de membres de groupes armés aux abords du Parc à 3000 individus, dont 1500 au sein même de ses frontières. Ces groupes se livrent à nombre d’activités criminelles, notamment le trafic de charbon de bois, la pêche illégale, l’agriculture illégale, le braconnage pour l’ivoire et la viande d’animaux sauvages, les enlèvements et l’extorsion (péages et taxes).
Les populations civiles sont en première ligne face à ces groupes armés et sont souvent victimes d’attaques et de kidnappings. Dans un récent rapport, le « Kivu Security Tracker » estime que 3000 incidents auraient coûté la vie à 6000 personnes entre 2017 et 2019 au sud et au nord Kivu. Des centaines de cas d’enlèvement sont également enregistrés chaque année. « Human Right Watch » a publié une enquête approfondie relatant la période 2017-2020 dans la région de Rutshuru en particulier.
Ces groupes armés sont responsables d’un nombre important de morts violentes au sein de la population civile et des gardes du Parc. Au cours des 25 dernières années plus de 200 rangers ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions.
La région connaît une des densités de population les plus élevées d’Afrique, environ 300 habitants au km2. On estime que cinq millions de personnes vivent à moins d’une journée de marche des bordures du Parc, c’est l’une des plus fortes densités de population rurale du continent.
Les conditions socio-économiques des populations riveraines sont extrêmement précaires. En dehors des villes, les habitants vivent essentiellement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Les terres de la région sont fertiles, cependant les rendements restent faibles en raison du régime foncier, du manque d’accès au crédit, de l’insécurité et de mauvaises pratiques agricoles. Il n’existe quasiment pas d’industrie de transformation agricole et il y a peu d’emplois en dehors des petites exploitations. Le très mauvais état des routes ajoute encore plus aux difficultés.
Au Nord-Kivu, plus de 90% de la population évolue sous le seuil d’extrême pauvreté défini par la banque mondiale à 1.9 USD (environ 1.68 Euros) par jour et par personne. La misère est telle que nombre des habitants les plus pauvres sont entièrement exclus de l’économie monétaire et le travail quotidien est souvent rémunéré en produits alimentaires ou agricoles.
Les revenus générés par le trafic des ressources naturelles du Parc sont estimés à 175 millions de dollars par an (environ 154 millions d’Euros). Plus de 100 000 personnes tirent une subsistance directe de ces activités illégales. On estime à 50 millions de dollars (environ 44 millions d’Euros) la part contribuant à l’enrichissement de milices et de groupes armés. L’argent tiré des enlèvements, des vols et des meurtres ajoute encore à leurs pouvoir. Les paiements perçus aux différents péages implantés de manière aléatoire représentent également des revenus indirects en provenance du Parc.
Les trafics internationaux portent essentiellement sur l’ivoire et le bois précieux. Ceux-ci représentent une menace sérieuse, notamment pour les éléphants, mais leur impact demeure relativement faible en comparaison aux trafics à l’échelle locale.
Le défrichement de la forêt dans le but de produire du charbon de bois est une menace majeure. La consommation de ce charbon, connu localement sous le nom de “makala” est très importante dans les communautés de Goma, Beni et Butembo. Dans une moindre mesure, le bois est également utilisé pour la menuiserie et la construction.
La dégradation des habitats naturels, en particulier la déforestation et les cultures illicites, est un autre problème majeur, affectant un cinquième de la superficie du Parc des Virunga. Des groupes armés y pratiquent un racket en échange de leur “protection”, extorquant les agriculteurs installés à l’intérieur du Parc.
Les rives du lac Edouard attirent également les bandes armées. Celles-ci extorquent de l’argent aux pêcheurs locaux ou y pêchent eux-mêmes, utilisant des techniques causant de graves dommages à l’environnement. Parallèlement, ils abattent les hippopotames et d’autres grands mammifères dans le but de consommer et de vendre leur viande.
La menace d’exploitation pétrolière, très présente en 2015, bien que temporairement atténuée, reste bien réelle. Le succès du Parc dans la lutte contre l’exploitation illégale d’hydrocarbure repose sur les efforts de l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) et de ses partenaires pour faire respecter l’État de droit. Le prix très bas du baril brut contribue par ailleurs à conjurer la menace.
Les menaces sont multiples. Elles prennent racine pour la plupart dans les faibles moyens de subsistance des populations voisines du Parc. Dans ce contexte, les groupes armés agissent en prédateurs, alimentant un cycle économique illégal et violent.
Avec sa deuxième plus grande vague de contamination de l’histoire, les effets d’Ebola ont été particulièrement néfastes pour les communautés déjà très vulnérables de l’est de la RDC. Non seulement le tourisme et l’accès aux marchés ont été gravement perturbés, mais l’instabilité politique a également été exacerbée. Il est pour le moment impossible de prédire les effets à long terme de la crise du Covid 19. Ces menaces ont contraint le Parc à suspendre temporairement son activité touristique, le privant ainsi d’une importante source de revenus. Des mesures supplémentaires ont également été prises afin de protéger le personnel, les communautés locales, les gorilles et autres primates qui seraient extrêmement sensibles au virus.
Indice de Pauvreté
Des congolais vivent en dessous du seuil de pauvreté extrême de 1.90 USD (1.68 Euros) par jour et par personne
Population
Vivent actuellement du Nord-Kivu dont cinq million vivant à moins d’une journée de marche du Parc
Croissance de la Population
Taux de croissance de la population annuel de la République Democratique du Congo en 2018
Croissance Économique
Taux de croissance économique annuel en République Democratique du Congo en 2019
Nombre de Groupes Armés
Nombre de membres de groupes armés dans et autour du Parc (mi-2020):
Née de la volonté Congolaise de protéger le Parc National des Virunga et les cinq millions de personnes vivant à une distance d’une journée de marche des frontières du Parc, l’Alliance Virunga vise à favoriser la paix et la prospérité par le développement économique responsable des ressources naturelles.
En 2013, le Parc lança l’Alliance Virunga réunissant les autorités publiques, la société civile et le secteur privé du Nord-Kivu autour d’une vision commune du développement durable. Elle poursuit trois objectifs: la conservation des ressources naturelles, la réduction de la pauvreté et la promotion de la paix. Les objectifs sont indépendant et d’égale importance car le succès de l’un est déterminant pour le succès des autres.
Les gardes du Parc sont des agents chargés de l’application de la loi et des représentants de l’Etat. A ce titre ils sont chargés de faire respecter la loi sur le territoir du Parc et, avec un mandat plus limité, dans sa périphérie. Leurs activités consistent notamment à patrouiller, saisir les cargaisons illégales, arrêter les suspects et les déférer devant les tribunaux dans le cadre des procédures judiciaires. Au delà de la protection de la faune et de la flore, les gardes contribuent de façon non négligeable à la stabilité de toute la région.
Outre ses missions souveraines, le Parc est également un acteur économique majeur de la province. Son programme de développement est axé sur trois piliers: le tourisme, l’énergie et l’agriculture.
Le Parc National des Virunga relève de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) qui est une institution de la République Démocratique du Congo. La fondation Virunga est une organisation à vocation philanthropique de droit britannique ayant pour mission de contribuer à la protection et au développement du Parc.
En 2015, l’ICCN et la fondation Virunga ont conclu un accord de coopération – un partenariat public-privé – en court jusqu’en 2040. Bien que ces organismes soient séparés, sur le terrain, les agents de l’ICCN et les employés de Virunga Foundation travaillent sous l’autorité d’une direction unique.
Plusieurs entités juridiques de nature commerciale appuient la mise en oeuvre des activités de Virunga. Elles ont pour objectif de contribuer au bien-être des communautés riveraines et d’assurer l’autonomie financière du Parc à travers la création de nouvelles sources de revenus. Toutes ces entreprises ont un but social.
Resplendissant à la fin des années 80, les deux guerres du Congo (de 1996 à 1997 et de 1998 à 2003) parvinrent presque a causé la perte du Parc des Virunga. Cependant, les rangers de l’ICCN n’ont jamais renoncé à leur mission de protection du Parc, cela même au cours de ces années de guerre, et parfois sans être payé durant de longues périodes.
C’est grâce à leur incroyable dévouement que la faune et la flore des Virunga sont aujourd’hui en voie de rétablissement.
Retirer le Parc National des Virunga de la Liste du Patrimoine Mondial en Péril pour son centième anniversaire (1925-2025).
L’Alliance Virunga poursuit un programme de transformation économique. Celui-ci vise à créer des conditions favorables permettant la création d’emplois et l’augmentation des revenus. L’approvisionnement en énergie, l’accès au crédit pour les entrepreneurs, la construction de routes, le support technique au secteur agricole et le renforcement de la bonne gouvernance sont les principaux instruments utilisés pour réaliser ce programme.
À terme, l’Alliance Virunga entend générer 1 milliard de dollars d’activité économique et créer 100 000 emplois. Ces chiffres donneraient au Parc une valeur tangible vis-à-vis des populations locales qui, à ce jour, ne tirent qu’un bénéfice économique limité des efforts déployés pour sa conservation.
Générer 1 milliard de dollars d’activité économique durable et partagée.
Les raisons pour lesquelles des individus rejoignent un groupe armé sont multiples et complexes. Parmi celles-ci, figurent notamment la protection de la famille et du village contre les menaces, l’accès à la nourriture et à l’alcool, le désir de meilleurs revenus, la poursuite d’agendas politiques et le recrutement forcé. L’Alliance Virunga entend priver les groupes armés de leur réservoir de main-d’oeuvre.
Elle met en place les conditions pour permettre aux jeunes hommes embrigadés dans les milices de poser un choix: continuer à se comporter en prédateurs ou déposer les armes pour vivre mieux avec un emploi légal. L’Alliance Virunga ne cible pas délibérément les membres des groupes armés en tant que tels – pour éviter d’y encourager la participation – mais crée un environnement profitant à l’ensemble de la communauté dans lequel les membres des groupes armés pourraient envisager de se réinstaller.
Restaurer l’état de droit et créer 100,000 emplois pour offrir une alternative aux membres des groupes armés
L’Alliance Virunga a été fondée sur le principe que la survie du Parc dépendait de sa capacité à représenter un atout pour ses communautés environnantes. Grâce au développement responsable et durable des principales ressources du Parc (tourisme, énergies renouvelables et agriculture durable) l’Alliance Virunga s’emploie à lancer une économie écologique dans l’est du Congo, au profit des communautés voisines.
Le tourisme dans le Parc National des Virunga recèle un énorme potentiel pour l’est du Congo et constitue une industrie en pleine croissance pour toute la région. La création d’emplois hautement qualifiés et rentables, ce qui est également durable, pourrait générer des revenus importants pour le pays.
L’Alliance Virunga travaille à la fois à lutter contre la pauvreté énergétique et à réduire la production de charbon de bois illégal en exploitant les énormes ressources hydrologiques du Parc afin de produire de l’électricité durable pour les communautés et les entreprises locales.
Les fournisseurs d’électricité du programme d’énergie propre de l’Alliance Virunga ont permis à un certain nombre d’entreprises de se développer dans l’est du Congo. Un approvisionnement en électricité fiable et abordable stimule déjà le secteur privé, en particulier dans le secteur agroalimentaire.
L’est du Congo souffre de deux problèmes structurels clés qui entravent son développement économique : des routes inadéquates et un climat très défavorable aux affaires. Dans le cadre des trois piliers de l’Alliance Virunga, il existe un engagement à améliorer l’infrastructure locale et la gouvernance.
Le transport est la clé de l’activité agricole. En l’absence de routes de qualité, les petits agriculteurs ne peuvent pas atteindre les marchés urbains et vendre leur production. Au lieu de cela, les intermédiaires achètent la récolte à un prix très bas et gardent les marges bénéficiaires. De nombreuses marchandises qui pourraient être produites en RDC sont importées et vendues à des prix beaucoup plus élevés.
L’insécurité juridique et la taxation excessive sont un autre obstacle à l’entrepreneuriat des petites et moyennes entreprises. Toute entreprise en croissance, petite ou grande, lutte contre la rapacité ou les tentatives brutales de corruption de diverses administrations publiques. Le harcèlement constant, parfois légal, parfois non, est un obstacle sérieux à la croissance des entreprises.
L’Alliance Virunga s’emploie à résoudre ces problèmes en construisant et en entretenant 1000 km de routes de dessertes agricoles. Elle consolidera également l’état de droit en s’appuyant sur l’autorité judiciaire garantie dans le statut de ses rangers et en fournissant des conseils juridiques et fiscaux aux entrepreneurs locaux. En travaillant sur ces deux facteurs d’habilitation, le Parc permettra de libérer le potentiel économique que l’hydroélectricité apporte à la région.
L’Alliance des Virunga est la coordination de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), de la Fondation Virunga, du secteur privé, de la société civile et des agences gouvernementales du Nord Kivu.
L’accord de partenariat public-privé établi en 2011 confère à la Fondation Virunga un mandat officiel et la liberté de gestion nécessaire pour mettre en œuvre rapidement et efficacement le programme de consolidation de la paix. Il maintient également la Fondation Virunga responsable vis-à-vis de l’état.
Toutes les ressources externes et internes sont déployées dans un cadre transparent, conçu en consultation avec les communautés voisines du Parc, et gérées dans le respect des meilleures pratiques de gouvernance d’entreprise. Le programme est mis en œuvre par une équipe expérimentée d’experts congolais et internationaux, ayant tous une longue expérience dans la région où ils ont obtenu des résultats concrets.
Grâce à l’engagement des Rangers des Virunga, du gouvernement Congolais et des partenaires et sympathisants du monde entier, le Parc a connu une période de transformation remarquable depuis la création de l’Alliance Virunga.
Éclairage Public Gratuit
Plus de 400,000 personnes dans les zones urbaines et rurales bénéficient de l’éclairage public gratuit
Accès à l'eau
Plus de 900,000 habitants ont l’accès à de l’eau de sources du Parc ou alimentée par l’électricité du Parc
Petits Producteurs de Café
6,000 petits producteurs vendent leur café étiqueté Virunga en Europe, en Australie et aux États-Unis
Pêcheurs
Plus de 8,000 pêcheurs, membres de coopératives de femmes et transporteurs locaux survivent grâce à la chaîne de valeur pour leur poisson
Touristes
Plus de 17,000 touristes ont visité le Parc à ce jour
Pour la plupart des coureurs, franchir la ligne d’arrivée du Marathon de Paris est un moment de triomphe – l’aboutissement d’un parcours exigeant, marqué par l’endurance et la persévérance. Mais pour les 750 écogardes du Parc National des Virunga, il n’y a pas de ligne d’arrivée – chaque jour apporte un nouveau défi.
Chaque jour, ils luttent – non pas pour des médailles, mais pour survivre. En première ligne, ils protègent la faune menacée et veillent sur les communautés dans l’une des régions les plus instables au monde, marquée par près de trente ans de conflit.
Cette année, alors que Virunga parque son 100ᵉ anniversaire, la réalité est brutale. Les conflits s’intensifient à l’est du Congo, avec des villes majeures comme Goma et Bukavu sous contrôle des rebelles. Malgré des décennies d’efforts de conservation et une mission dédiée à la stabilité régionale, nous nous retrouvons une fois de plus en train de lutter pour survivre.
La course d’Angèle symbolise notre combat.
Mais elle ne peut pas le faire seule. Et nous non plus.
Soutenir la course d'AngèleVous pouvez faire la différence en rejoignant notre communauté de personnes dévouées qui veulent protéger le plus ancien parc national d’Afrique et apporter la paix et la prospérité aux cinq millions de personnes qui en dépendent.