Le Parc National des Virunga répond au rapport de Human Rights Watch

Le Parc National des Virunga salue la publication du rapport de Human Rights Watch qui met en lumière les atrocités infligées aux communautés locales ainsi qu’aux gardes & employés du parc par les groupes armés et bandits qui opèrent sur son territoire et dans sa périphérie.

Le Parc National des Virunga couvre une superficie de 7800 kilomètres carré dans une région marquée par les conflits depuis plusieurs décennies. Les défis sécuritaires demeurent nombreux dans l’Est de la RDC comme en attestent les rapports Baromètres Sécuritaire du Kivu (https://kivusecurity.org/reports) et de nombreux observateurs.

Il n’existe pas de solution simple pour faire disparaître l’insécurité et les activités criminelles en dépit des efforts continus déployés par les gardes de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature. Avec 625 gardes en service actif, et même avec le soutien occasionnel des FARDC, le Parc National des Virunga n’est pas en mesure de rendre hermétiques et de mener des patrouilles permanentes sur les 1000km de bordure du parc.

Néanmoins, en dépit d’un environnement hostile, les gardes travaillent sans relâche à réduire les souffrances infligées aux civils. Les relations étroites qu’ils entretiennent avec les communautés locales alimentent un dialogue sur les mesures de protection qui peuvent être prises à leur bénéfice. A ce titre, avec l’aide des FARDC, ils assurent la protection quotidienne des convois de véhicules civils sur la Route Nationale 2 (qui traverse le parc). Ce dispositif a permis une forte réduction des attaques et kidnappings au cours des dernières années (142 en 2015 contre 5 in 2019). De façon régulière, les gardes interviennent aussi pour porter assistance aux civils dans le cadre de leurs activités de routine. Ce fut encore le cas le 03 juillet 2020 quand 16 otages furent libérés à proximité de Kasindi dans le secteur Nord du parc. Les gardes mettent aussi beaucoup d’énergie – et paient le prix lourd – pour sécuriser les activités de pêches menées par les 100.000 personnes qui sont paisiblement établies sur les rives du Lac Edouard.

Le Parc National des Virunga met en œuvre des dispositifs structurels pour couper l’accès des groupes armés à son territoire, et partant, limiter leur capacité à se mouvoir librement. Ceux-ci incluent la construction de clôtures électriques qui compliquent fortement l’organisation des kidnappings. A cet égard, les témoignages qui émanent des villages riverains font état d’une amélioration sensible de la situation sécuritaire et d’une diminution de la criminalité là où les clôtures sont présentes. Ces améliorations progressives permettent aux civils de développer des activités économiques qui créent des emplois et alimentent une dynamique de stabilité.

Au-delà de la mise en application de la loi, le Parc National des Virunga met en oeuvre l’Alliance Virunga qui réunit autour d’une vision partagée les autorités publiques, la société civile et le secteur privé du Nord-Kivu. Elle entend valoriser de façon durable l’énorme potentiel de développement économique du parc. Des milliers d’emplois ont déjà été créés, dont un millier environ sont occupés par d’anciens membres des groupes armés. Ces programmes de développement socio-économique constituent l’indispensable réponse de fond – et un travail de longue haleine – à l’insécurité et à la présence des groupes armés.

En dépit des sacrifices par son personnel, le Parc National des Virunga reste déterminé à défendre l’Etat de droit – y compris la protection des civils – aux côtés des communautés locales et des autres autorités. Leurs efforts communs permettront d’apporter la paix et la stabilité à long terme dans et autour du parc.

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