Le potentiel hydro-électrique du Parc est estimé à 105 MW. Quatre centrales sont en fonctionnement. Deux petites centrales (0,35 MW et 1,4 MW) sont en opération à Mutwanga, au Nord du Lac Edouard. Elles alimentent un réseau de distribution d’environ 40.000 usagers directs et indirects. La centrale de Rutshuru I (13 MW), située à Matebe, couvre le Territoire de Rutshuru avec une extension de la ligne jusqu’à Goma. Son réseau de distribution alimente 300.000 usagers directs et indirects (fin 2019). La centrale de Luviro (14,6 MW) sera mise en service au début de l’année 2020. Du même ordre de grandeur que Rutshuru I, elle alimentera le Territoire de Lubero et peut-être la ville de Butembo. Son réseau bénéficiera à 250.000 usagers directs et indirects.
L’Alliance Virunga cherche à stimuler le développement économique. Ses activités sont tournées vers les petites et moyennes entreprises. Sans accès à l’électricité, leur développement est impossible car les énergies alternatives (le solaire par exemple) ne rencontrent pas leurs besoins nécessaires. Les groupes électrogènes, outre les dommages qu’il cause à l’environnement, ont un coût prohibitif.
Un dispositif est en place pour leur permettre d’accéder aux ressources financières que les banques refusent habituellement de leur accorder. Le bénéficiaire peut contracter un emprunt qu’il rembourse à chaque achat d’électricité moyennant une majoration du prix du kWh. Il n’est ainsi pas obligé de payer un montant fixe à la fin du mois et peut rembourser son emprunt quand il gagne de l’argent. Fin 2019, 131 entrepreneurs locaux en étaient bénéficiaires. Ils financent des moulins, séchoirs, frigos, couveuses, fours, outils de menuiserie, postes à soudure, presses à huile, blocs ciment, équipements électroniques, etc. Les entreprises investissent aussi dans des travaux d’infrastructure.
Trois zones industrielles sont à l’étude à proximité des centrales hydroélectriques. Elles offriront aux entreprises un environnement propice à leur développement : une zone sécurisée, l’accès à l’électricité et à l’eau ainsi que des infrastructures d’accueil pour installer leurs activités. Les entreprises bénéficient aussi d’un accès privilégié à des conseils fiscaux et à des formations.
Les raccordements domestiques sont possibles pour les ménages qui en font la demande. Les achats d’électricité sont effectués sur un compteur à prépaiement qui incite à économiser l’énergie. L’électricité n’est pas un substitut à la consommation de charbon pour faire la cuisine. Solutionner le problème complexe du « makala » ne sera possible qu’à travers une batterie de mesures : changements des habitudes culinaires, production d’ « éco-charbon », accès au gaz, foyers améliorés, etc.
Tous les habitants des villages et quartiers bénéficient de l’éclairage public. Son impact est profond : la vie sociale en soirée est prolongée, et, surtout, l’insécurité est réduite. Ce sont surtout les femmes, sujettes aux viols et aux kidnappings, qui expriment leur satisfaction.