Les lieux les plus diversifiés du monde sur le plan biologique
Les forêts tropicales humides ne couvrent que 6% de la surface du globe, mais elles abritent plus de la moitié de toutes les espèces végétales et animales connues. Le bassin du Congo, où se trouve le Parc National des Virunga, possède la plus grande superficie de forêt tropicale humide de toute l’Afrique, ce qui lui permet d’abriter la plus grande biodiversité du continent.
Les précipitations dans les forêts tropicales humides sont réparties assez uniformément tout au long de l’année, et ne tombent pas majoritairement pendant la mousson, par exemple. Bien que le Parc National des Virunga connaisse une saison sèche de novembre à février, les précipitations restent suffisamment régulières pour que les forêts tropicales humides puissent exister.
Les forêts tropicales humides se caractérisent par de fortes précipitations et des températures comprises entre 20°C et 29°C (68°F – 84°F). Dans les forêts tropicales humides les plus humides, les précipitations annuelles moyennes peuvent atteindre 10,000 mm. Dans le bassin du Congo, les précipitations annuelles moyennes sont de l’ordre de 1,500 mm.
Plusieurs espèces endémiques et menacées sont adaptées à la vie dans les forêts tropicales humides de Virunga. Les gorilles de montagne habitent les forêts de montagne du mont Mikeno, leur épaisse fourrure les protégeant des températures nocturnes fraîches; les okapis habitent la forêt tropicale de l’Ituri, se nourrissant de feuilles, de bourgeons, de brindilles et de fruits; et les éléphants de forêt sont adaptés à la vie dans la forêt parce qu’ils sont plus petits que leurs cousins de la savane.
Situées dans le bassin du Congo, la plus grande zone de forêt tropicale humide d’Afrique, les zones de jungle du Parc National des Virunga sont un havre pour la biodiversité africaine. Elles abritent une grande quantité d’espèces d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens, ainsi que des singes bleus, des colobes noirs et blancs et un tiers des gorilles de montagne du monde.
La plupart des arbres ont des racines-contreforts peu profondes et de grande portée, qui assurent la stabilité des sols peu profonds et leur permettent d’absorber les nutriments provenant de la matière végétale en décomposition près de la surface. Contribuant à l’absorption de l’eau et des nutriments, ainsi qu’à la résistance aux maladies, les réseaux de champignons mycorhiziens forment des relations symbiotiques mutuellement bénéfiques avec les arbres en échange d’hydrates de carbone issus de la photosynthèse.
Les forêts tropicales humides ont des canopées fermées et se caractérisent par de grands arbres à feuilles persistantes, des plantes à fleurs et une croissance constante. Elles contiennent également une abondance de fougères, de lianes, de mousses, d’hépatiques, de lichens et d’algues, et de nouvelles espèces de flore sont découvertes chaque année. Une gamme variée d’espèces de champignons aide à recycler les nutriments.
Les forêts boréales, tempérées et tropicales couvrent environ un tiers de la surface du globe, fournissant un apport constant d’oxygène grâce à la photosynthèse et contribuant à réguler le climat de la Terre. Les forêts boréales à croissance lente se trouvent dans l’hémisphère nord, les forêts tempérées en Eurasie et dans l’est de l’Amérique du Nord, et les forêts tropicales du monde sont toutes situées près de l’équateur, une petite proportion d’entre elles ayant des températures et des précipitations annuelles suffisantes pour être classées dans la catégorie des forêts tropicales humides.
En raison de leur situation dans la région tropicale proche de l’équateur, les forêts tropicales humides du Parc National des Virunga reçoivent une forte intensité d’énergie solaire, alimentant les processus de transpiration et de précipitation et produisant jusqu’à 75 % des précipitations qu’elles reçoivent. Ces environnements humides comptent parmi les écosystèmes terrestres les plus diversifiés sur le plan biologique, fournissant un habitat à une vaste gamme de flore et de faune dans le Parc.
Les types de forêts que l’on trouve dans le Parc varient considérablement, depuis la forêt équatoriale dense qui couvre plus de la moitié du secteur nord et la forêt de montagne qui recouvre le massif des Virunga dans le secteur sud, jusqu’aux fourrés autour du lac Édouard et sur le mont Misali, en passant par l’épaisse forêt sclérophylle d’Euphorbia Dawei dans le sud-ouest et les forêts-galeries de la partie supérieure de la Rwindi.
À l’extrême nord du secteur nord se trouve la forêt de Semuliki, une zone transfrontalière protégée qui s’étend jusqu’en Ouganda, donnant à l’Afrique de l’Est sa seule forêt tropicale. En 2006, des okapis ont été redécouverts dans la partie de Virunga de la forêt de Semuliki, ce qui a conduit à de multiples détections de leur présence. Des céphalophes à ventre blanc ont également été observés dans la région, une espèce jamais vue auparavant dans le Parc National des Virunga.
Dans le nord-est, les pentes difficiles d’accès du massif des Virunga ont contribué à protéger la forêt tropicale environnante de certains des défrichements, de l’agriculture et du développement qui ont eu un impact négatif sur d’autres régions forestières de la RDC, créant ainsi une bande d’arbres ininterrompue et peu visible qui s’étend des forêts montagnardes du Rwenzori aux grandes forêts occidentales.
Le mont Tshiaberimu, situé sur la rive nord-ouest du lac Édouard, est entouré de cultures depuis 1959. Malgré cela, la végétation naturelle reste relativement équilibrée. Plus haut dans la montagne, de grandes étendues de bambous poussent à côté d’énormes arbres Podocarpus. L’escarpement occidental du Rift compte également 276 espèces de flore et 106 espèces de faune. La forêt de montagne est reliée par un étroit corridor aux zones de plus basse altitude de la vallée du Rift.
La forêt tropicale de Mahura se trouve à proximité du siège du Parc à Rumangabo et entoure le mont Mikeno où se trouve toute la population de gorilles de montagne de Virunga. Elle abrite également de nombreux chimpanzés.
La production de charbon (makala), l’exploitation minière et le défrichement pour l’agriculture sont les principales menaces qui pèsent sur les forêts tropicales humides de Virunga, en particulier la forêt de Mahura. Virunga travaille en collaboration avec les communautés locales pour reboiser les zones où la forêt a été défrichée. Ensemble, la protection et le reboisement contribuent à assurer l’avenir des forêts tropicales humides de Virunga et du réseau d’espèces qui en dépendent.
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